Ce qui caractérise l’A.M.O.R.C., c’est la liberté accordée à ses membres, tant dans l’étude de l’enseignement qui leur est proposé que dans la pratique rosicrucienne. Dès les premières monographies qui leur sont adressées (ou auxquelles ils ont accès par internet), il leur est demandé de toujours être « un vivant point d’interrogation » vis-à-vis des explications données sur tel ou tel sujet. Autrement dit, ils sont invités à ne pas accepter d’emblée ce qui est soumis à leur attention, mais à en faire un support de réflexion et de méditation. Une telle manière de procéder leur permet de cultiver un esprit libre et critique dans leur quête de connaissance et de sagesse.
De même, tout Rosicrucien est entièrement libre de se rendre ou non dans une Loge pour rencontrer d’autres membres de l’Ordre. En fait, la majorité des Rosicruciens (environ 60 %) choisissent de mener leur étude chez eux, à titre individuel et dans l’anonymat. Certes, il est toujours très enrichissant d’échanger avec d’autres la compréhension que l’on a de l’enseignement que l’on reçoit à domicile, mais cela n’est nullement une obligation ; c’est là aussi un principe de liberté laissé à chacun dans le cadre de son affiliation rosicrucienne.
D’une manière générale, tout membre de l’A.M.O.R.C. est son propre maître. Certes, il a accès à un enseignement qui le met en situation d’étudiant, mais il est on ne peut plus libre dans sa manière de l’étudier, de l’interpréter et de l’appliquer. Par ailleurs, cet enseignement n’a pas pour objectif d’abreuver le mental de connaissances multiples et variées, mais d’éveiller l’âme à la Connaissance, laquelle n’est accessible qu’en se mettant à l’écoute du plus grand des maîtres : le Maître intérieur. C’est l’un des objectifs majeurs de l’étude rosicrucienne, d’où son caractère initiatique.
Une précision est peut-être nécessaire : un Rosicrucien est davantage un penseur libre qu’un libre-penseur. En effet, la libre-pensée, par définition, est l’attitude philosophique qui consiste à refuser tout dogmatisme religieux ou autre, ce qui est le cas du rosicrucianisme. Cela étant, elle est généralement empreinte d’athéisme, car les libres-penseurs sont le plus souvent athées, agnostiques ou rationalistes. Les Rosicruciens, quant à eux, sont spiritualistes, au sens, non pas religieux du terme, mais philosophique. Ce sont donc des penseurs libres qui s’adonnent à une étude non dogmatique des mystères de l’existence.