Comme chacun sait, la laïcité est le principe selon lequel l’État est totalement indépendant de la Religion. En application de ce principe, aucun credo religieux ne doit influencer les institutions étatiques et gouvernementales. En France, il a donné lieu à une loi qui a été promulguée en décembre 1905, selon laquelle il est nécessaire d’observer une « séparation entre les églises et l’État ». À l’origine, il s’agissait de mettre un terme à l’implication de l’Église catholique dans la vie politique et les choix de société.
Depuis toujours, l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix est favorable à la laïcité, d’autant plus qu’il est rigoureusement apolitique et s’interdit toute intrusion dans la sphère publique. Par extension, son enseignement et sa philosophie ne révèlent aucune accointance avec tel parti ou telle idéologie. D’une manière générale, le Rosicrucianisme prône l’art de se gouverner soi-même, ce qui implique la volonté d’exprimer ce qu’il y a de meilleur dans la nature humaine, non seulement dans son intérêt propre, mais également dans celui de la société. Vue sous cet angle, la politique est indissociable de la philosophie, laquelle est elle-même indissociable de l’éthique.
Si l’A.M.O.R.C. est partisan de la laïcité, il fait de la spiritualité une valeur essentielle de l’existence et considère qu’elle est un vecteur de bien-être et de bonheur. De ce fait, ses dirigeants et ses membres nourrissent l’espoir que l’humanité en vienne un jour à rompre avec le matérialisme ambiant (notamment dans les sociétés modernes) et se donne une orientation, non pas religieuse, mais spirituelle. Naturellement, un tel processus ne saurait en aucun cas être le résultat de contraintes hégémoniques exercées par telle religion ou tel mouvement philosophique, fût-ce l’A.M.O.R.C., mais sous l’effet d’un éveil à la fois individuel et collectif des consciences.
Une remarque s’impose : depuis quelque temps, il est courant d’entendre parler de « spiritualité laïque ». Certes, on comprend le sens général de cette expression et on devine à travers elle la volonté de respecter la laïcité. Mais d’un point de vue rosicrucien, il est plus juste de parler de « spiritualité non religieuse », au sens de spiritualité non dogmatique, fondée sur la connaissance plutôt que sur la croyance. Le Rosicrucianisme répond parfaitement à cette définition, ce qui explique pourquoi il s’adresse à celles et ceux qui mènent une quête de Connaissance et de Sagesse. En fait, il s’apparente à une démarche mystique, fondée sur l’«étude des Mystères ».