L’Ordre de la Rose-Croix a compté parmi ses membres des personnages célèbres ayant oeuvré dans des domaines divers. Grâce à leur érudition, leur savoir-faire, leur sensibilité et autres qualités, ils contribuèrent à l’enrichissement de la culture rosicrucienne. Inversement, leur appartenance à l’Ordre éveilla davantage en eux le désir de mettre leurs compétences et leurs talents au service des autres. Voici donc quelques citations extraites de leurs oeuvres ou de leurs propos.
Théophraste Paracelse (1496-1541)
« Le Livre de la Sagesse est une reconnaissance de la Vérité, et la Vérité est Dieu, car Celui qui est la cause de toutes les choses est la source de la Sagesse. Il est le Livre dans lequel la Vérité peut être trouvée sans interpolation ni erreur. En Lui et par Lui seul, il nous est possible de découvrir la Sagesse et d’agir sagement. Sans Lui, tout notre savoir ne serait que sottise. De même que le Soleil brille sur nous du haut des cieux, de même les talents nécessaires à l’exercice d’un art dont les germes existent dans le coeur humain, doivent être développés aux rayons du Soleil de la Divine Sagesse. Ce n’est pas dans les livres que nous trouverons la Sagesse, pas plus que dans les choses extérieures. Nous ne pouvons la trouver qu’en nous-mêmes… »
Michael Maier (1568-1622)
« Comme on demandait à Socrate quelle était sa patrie, il répondit qu’il était cosmopolite ou citoyen du monde. Il voulut indiquer par là que, bien que né de corps à Athènes, il parcourait librement, par son esprit, le monde entier et tout ce qu’il contient, puisque le sage a pour patrie la Terre entière pour qu’il y vive bien. Sage est donc celui qui possède une patrie commune avec tous les hommes, car il n’arrive pas que l’on naisse à deux endroits à la fois… Certes, si l’on veut accomplir de grandes choses, ce n’est pas un facteur dénué d’importance que de naître dans une patrie noble et puissante. Mais il est plus grand encore de se distinguer par ses propres vertus, même si l’on appartient à une pauvre nation, et de procurer soi-même de la lumière à son pays. »
Francis Bacon (1561-1626)
« La plus grande erreur de toutes consiste à se méprendre sur le but véritable de la Connaissance, car certains ne sont poussés vers elle que par une curiosité naturelle et un tempérament avide de savoir ; d’autres, pour entretenir dans leur mental la variété et un certain plaisir ; d’autres, par ostentation et pour être bien considérés ; d’autres encore, dans un but d’émulation et pour la victoire ; beaucoup, par l’appât du gain ou pour gagner leur vie, et peu seulement pour se servir du don divin de la raison dans l’intérêt de l’humanité. »
Robert Fludd (1574-1637)
« Il y a, caché en l’homme, un trésor tellement remarquable et merveilleux que les sages ont estimé que la parfaite sagesse consiste pour lui à se connaître, c’est-à-dire à découvrir le Mystère secret qui se cache réellement au-dedans de lui.
L’homme est le centrum et miraculum mundi, le « centre et le miracle du monde » qui contient en lui-même les propriétés de toutes les créatures, aussi bien célestes que terrestres. Vraiment, Dieu n’aurait pu choisir meilleure demeure qu’en lui. Par conséquent, dans notre réflexion et dans nos recherches concernant un si grand Mystère, il nous faut procéder avec la plus juste discrétion et le plus grand jugement, en partant du visible pour aller vers l’invisible, ou en partant de l’homme extérieur pour pénétrer dans son être intérieur, secret et mystique. »
Jean-Baptiste Van Helmont (1577-1644)
« L’âme humaine est l’image même de Dieu. Mais il ne suffit pas que l’univers se reflète en elle ; il faut encore qu’elle en prenne conscience. Pour cela, il faut que notre intelligence, non seulement se pense elle-même, mais aussi qu’elle pense tout ce qui est en dehors d’elle. Destinée merveilleuse en vérité… C’est pourquoi nous pouvons trouver une pure et très sainte Connaissance si nous parvenons à nous isoler de toute influence extérieure et si nous nous laissons guider par notre Lumière intérieure. A ce stade de méditation, notre esprit est capable de s’unir à toute chose sur laquelle il dirige son attention, et même d’atteindre Dieu.. »
René Descartes (1596-1650)
« Comment serait-il possible que je puisse savoir que je doute et que je désire, c’est-à-dire qu’il me manque quelque chose et que je ne suis pas parfait, si je n’avais en moi aucune idée d’un Être plus parfait que le mien, par la comparaison duquel je peux connaître les défauts de ma nature ? Lorsque je considère que je doute, c’est-à-dire que je suis une chose incomplète et dépendante, l’idée d’un Être complet et indépendant, c’est-à-dire Dieu, se présente à mon esprit avec distinction et clarté. »
Élias Ashmole (1617-1692)
« L’ordre de l’univers repose sur les lois de la Création, de telle façon que les plans inférieurs dépendent des plans médians, que les plans médians dépendent des plans supérieurs, que les plans supérieurs dépendent du Suprême Souverain. Outre ceci, il faut savoir que les plans supérieurs et inférieurs présentent une similitude, et que par des liens médians imperceptibles, ils entretiennent une relation cohérente et se combinent au bénéfice de la Nature. Cette relation est telle que si nous considérons l’harmonie en sens inverse, nous constatons que les plans supérieurs peuvent être attirés par les plans inférieurs, et les choses surnaturelles par les choses naturelles, comme le dit la maxime d’Hermès : “Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas”. Et sur cette base, les sages conçoivent qu’il n’est aucunement insensé de pouvoir nous élever à travers chaque plan jusqu’au Créateur de toutes choses, jusqu’à la Cause première. »
Jean Coménius (1592-1670)
« Par ce désir d’éducation universelle, nous voulons que les hommes, ensemble ou pris isolément, jeunes ou vieux, riches ou pauvres, nobles ou roturiers, hommes ou femmes, puissent pleinement s’instruire et devenir des êtres humains achevés. Nous voulons qu’ils soient instruits parfaitement et formés, non seulement sur tel ou tel point, mais également sur tout ce qui permet à l’homme de réaliser intégralement son essence, d’apprendre à connaître la Vérité, à ne pas être trompé par des faux-semblants, à aimer le bien et ne pas être séduit par le mal, à faire ce qu’on doit faire et se garder de ce qu’il faut éviter, à parler sagement de tout avec tout le monde ; enfin, à toujours traiter les choses, les hommes et Dieu avec prudence et non à la légère, et à ne jamais s’écarter de son but : le bonheur. »
Thomas Vaughan (1622-1665)
« En vérité, tant que nous suivons nos seules fantaisies et bâtissons notre conception du monde sur nos imaginations, nous cheminons à tâtons sur le sentier de la vie, comme des aveugles. Au contraire, si nous mettons nos pensées en ordre et les confirmons par l’expérience, nous sommes sur la bonne voie, car l’expérimentation est une loi naturelle que nous devons utiliser comme guide. Si nous en restions uniquement à nos suppositions, sans faire usage des lois de la nature, c’est en vain que Dieu l’aurait créée. Il est donc nécessaire de tenir compte de ces lois. Ainsi donc, penser pouvoir trouver la Vérité par la seule imagination ou par la seule contemplation, est une folie aussi grande que de voyager sur un chemin les yeux fermés, sans l’assistance de la lumière. »
Baruch Spinoza (1632-1677)
« L’homme sage est supérieur à l’ignorant, et il dépasse en puissance celui qui est seulement guidé par ses appétits physiques. Car l’ignorant n’est pas simplement conduit par des causes extérieures, ici et là, en de multiples voies, sans atteindre jamais la vraie paix de l’âme. Il vit aussi dans l’ignorance de lui-même, de Dieu et de sa Création. Tandis que l’homme sage, en tant que tel, éprouve peu de trouble en son coeur et jouit toujours de la paix intérieure. Même si la route conduisant à l’âme semble très difficile, encore peut-elle être trouvée. Et si elle est parfois difficile à trouver, c’est parce qu’elle est trop peu souvent cherchée. Mais si la connaissance reposait à portée de main et pouvait être trouvée sans grand dommage, elle ne serait pas négligée par presque tous ? En cela, tout ce qui est noble est aussi difficile que rare. »
Isaac Newton (1642-1727)
« Cet arrangement aussi extraordinaire du Soleil, des planètes et des comètes n’a pu avoir pour source que le Dessein d’un Être intelligent et puissant, qui gouverne tout et que l’on pourrait appeler “Gouverneur universel”. Il est omniprésent, non par Sa Vertu seule, mais aussi par Sa Substance, car la Vertu sans la Substance ne peut pas subsister. De même que nous sommes sensibles aux objets quand leur image nous arrive à l’esprit, de même Dieu est sensible à toute chose. Car de même qu’Il est présent dans l’espace où il n’y a pas de corps, de même Il est présent dans les corps qui se trouvent dans l’espace… En Lui tout est embrassé et mû, mais sans passion réciproque. Car Dieu ne souffre rien de la part des corps en mouvement, et ceux-ci n’éprouvent aucune résistance qui viendrait de l’Omniprésence de Dieu. »
Benjamin Franklin (1706-1790)
« Ci-gît, le corps de Benjamin Franklin, imprimeur, semblable à la couverture d’un vieux livre aux pages arrachées, abandonné aux vers, avec son titre et sa dorure effacés. L’oeuvre ne se perdra pas car, comme il le croyait, elle reparaîtra encore une fois dans une édition nouvelle et plus élégante, revue et corrigée par l’Auteur. »
Cagliostro (1743-1795)
« Comme le vent du Sud, comme l’éclatante lumière du Midi qui caractérise la pleine connaissance des choses et la communion active avec Dieu, je viens vers le Nord, vers la brume et le froid, abandonnant partout à mon passage quelques parcelles de moi-même, me dépensant, me diminuant à chaque station, mais vous laissant un peu de clarté, un peu de bonheur, un peu de force, jusqu’à ce que je sois enfin arrêté et fixé définitivement au terme de ma carrière, à l’heure où la Rose fleurira sur la Croix. »
Karl von Eckhartshausen (1752-1803)
« Qu’elle est grande et noble notre destinée, ô hommes, mes semblables ! Nous sommes au sommet de la chaîne des êtres créés dans ce monde matériel. Intermédiaires entre les anges et les animaux, notre âme, par le sentiment, nous élève à la classe des purs esprits, quoique retenus ici-bas par la masse pesante de nos corps. Les facultés dont nous possédons le germe sont infinies, de même que les moyens d’arriver à une plus haute destinée, à la perfection, à l’assimilation avec la Divinité. Tout nous annonce que nous ne sommes que des voyageurs ici-bas, et celui qui le sait ne s’arrête point inutilement dans ce voyage, mais suit le chemin qui lui a été tracé par la Providence ; il se hâte… Avancement vers la perfection, voilà le bien, le vrai bien ; et le vrai bien, c’est le but de notre destinée. Etre vertueux, c’est aspirer à une ressemblance avec la Divinité, se rapprocher de la vocation de l’homme, avancer vers l’unité de la créature et du Créateur. »
Joséphin Péladan (1858-1918)
« L’essence de l’art est de figurer le mystère et non de l’expliquer, de le rendre présent et non conceptible, de le produire et non de le dévoiler. L’art est lui-même un voile jeté sur l’indéfinissable. Il est l’ensemble des moyens réalisateurs de la beauté, et la beauté est l’essence de toute expression par les formes… Si on envisage le caractère bienfaisant de l’art, il faut le maintenir à une extrême hauteur. Rien ne profite à l’homme qui ne le hausse et ne lui impose un effort d’âme… Mais notre âme a une tendance perpétuelle vers l’ordre, vers la beauté. L’ordre moral ou spirituel, de même que l’ordre physique ou naturel, constitue ce beau avec lequel elle a une éternelle sympathie. »
Marie Corelli (1864-1924)
« Le plus grand ennemi de l’homme n’est autre que son propre ego, car celui-ci, tant qu’il n’est pas maîtrisé, le rend sourd et aveugle au bien. Mais Dieu a donné à l’homme une précieuse amie, son âme elle-même, qui n’a de cesse que de se faire entendre à lui et de le guider vers la Lumière qu’il recherche plus ou moins consciemment. »
Gérard Encausse / Papus (1865-1916)
« Chaque offense faite à notre Immortalité divine est une dette que nous contractons librement envers nous-mêmes et dont nous devrons nous acquitter dans cette incarnation ou la prochaine. Ainsi que l’enseignait Pythagore, nous générons sans cesse notre avenir par l’emploi que fait notre volonté du présent. Or, il est un moyen d’ouvrir rapidement la porte de notre Ciel intérieur : c’est de sacrifier un peu de notre individualité en faveur d’un peu de notre universalité. Notre vie égoïste est en nous, mais notre vie morale est dans les autres. Ce n’est qu’en agissant au profit des autres que nous agissons en mode d’évolution, d’éclaircissements ; tandis qu’en agissant à notre seul profit, nous agissons en mode d’involution, d’obscurcissement. »
Victor-Émile Michelet (1861-1938)
« Tu n’auras pas d’autre demeure que ton cœur, car sur la Terre où nous sommes des voyageurs, nul ne bâtira sa demeure permanente : Tu n’auras pas d’autre demeure que ton cœur. Alors, autour de lui, dans l’atmosphère ardente qui naît de lui, qui l’enveloppe et qui aspire tous les rayons des choses qu’il désire, évoque le silence et le divin silence… Le silence est le vase où tu bois la beauté. Toi qui passes ici, certains mais balloté entre ta vie réelle et ta vie apparente, ta vie réelle et ta vie véhémente comme la passion, le tonnerre et la mort, couvre d’un voile d’ombre et de nuit le trésor de cette vie intérieure, que mesure entre les âmes la meilleure et la plus pure… »
François Jollivet-Castelot (1868-1937)
« La Nature peut être assimilée au corps de l’Être immense que nous appelons “Dieu” et que nous concevons comme Infini et Éternel. Elle réalise donc la Pensée divine, comme notre propre corps est l’instrument plus ou moins docile de notre volonté. Nous pouvons dire que Dieu travaille dans la Nature et parle par elle, car la Nature est Son Grand Livre. »
Nicolas Roerich (1874-1947)
« La Culture est la vénération de la Lumière ; la Culture est l’amour de l’Humanité ; la Culture est l’unité de la Vie et de la Beauté ; la Culture est la synthèse des réalisations qui élèvent et inspirent… La condamnation, le dénigrement, la destruction et toutes les autres caractéristiques de l’ignorance ne conviennent pas à la Culture. Par l’étude, l’estime et l’admiration, nous pouvons devenir de réels coopérateurs de l’Évolution, et c’est de la Lumière que peut émerger la vraie Connaissance. Cette Connaissance véritable est basée sur la tolérance réelle ; de cette tolérance réelle vient la compréhension absolue ; de la compréhension absolue naît l’enthousiasme pour la Paix, qui éclaire et purifie. Ainsi, la Culture et la Paix rendent l’homme véritablement invincible car, se rendant compte de toutes les conditions spirituelles qui leur sont nécessaires et indispensables, il devient tolérant et capable de tout embrasser. »
Jeanne Guesdon (1884-1955)
« Le véritable mystique se reconnaît, entre autres vertus, à ce qu’il donne l’exemple, sinon du silence, au moins de la tempérance verbale. Il ne parle qu’à bon escient, c’est-à-dire rarement, et les paroles qu’il prononce sont riches d’un sens profond. Il fait sien ce conseil d’un instructeur soufi : “Si le mot que tu vas prononcer n’est pas plus beau que le silence, alors ne le dis pas !”. Ce n’est pas seulement vis-à-vis des autres qu’il faut rester silencieux quand on postule à l’initiation, mais aussi envers soi-même. Qu’on nous comprenne bien : c’est dans le silence que le Divin se communique à nous. Il faut, pour entendre les conseils de Dieu, pour recevoir Ses intuitions vivifiantes, savoir faire taire en soi toutes les voix profanes… »
Édith Piaf (1915-1963)
« Je crois en Dieu et en l’Amour, parce que j’aime Dieu et que c’est Dieu qui me permet d’aimer. »
Ralph Maxwell Lewis (1904-1987)
« Je suis coupable de guerre quand j’exerce mon intelligence au détriment de mes frères humains.
Je suis coupable de guerre quand je dénature les opinions d’autrui qui différent des miennes.
Je suis coupable de guerre quand je fais preuve d’indifférence à l’égard des droits et des biens d’autrui.
Je suis coupable de guerre quand je convoite ce qu’un autre a honnêtement acquis.
Je suis coupable de guerre quand j’imagine que ma race et moi-même devons être privilégiés par rapport aux autres.
Je suis coupable de guerre quand je crois qu’un héritage me donne le droit de monopoliser les ressources de la nature.
Je suis coupable de guerre quand je crois que les autres doivent penser et vivre comme je le fais.
Je suis coupable de guerre quand je rends le succès dans la vie tributaire du pouvoir, de la renommée et de la richesse.
Je suis coupable de guerre quand je pense que pour convaincre, il vaut mieux la force que la raison.
Je suis coupable de guerre quand je pense que le pays où un homme est né doit être nécessairement le lieu où il doit vivre.
Je suis coupable de guerre quand je crois que ma conception de Dieu est celle que les autres doivent accepter. »