SECTION PSYCHOLOGIE
par Robert Blais, Membre de l’Université Rose-Croix Internationale.
« « Mourir, disait Doris Lussier, ce ne n’est pas finir, c’est continuer autrement. » Mais que signifie cet autrement ? À quoi peut bien ressembler la vie quand l’âme a laissé ses vieux habits ? En nous appuyant sur les témoignages examinés précédemment, nous pouvons présumer que l’existence dans l’au-delà est empreinte de lumière, de vie et d’amour. Mais peut-on en connaître davantage sur le vécu des trépassés ?
Excès de curiosité ? Peut-être pas, puisqu’en fin de compte leur demeure deviendra tôt ou tard la nôtre. Ambition téméraire ? Pour la raison, certes. Mais pas pour les facultés contemplatives qui, comme nous le disions plus haut, illuminent la raison. Il est certain que le commun des mortels ne navigue pas allégrement dans les plans supérieurs de conscience. Par contre, même avec une conscience spirituelle naissante, nous pouvons entrevoir la beauté secrète des choses et apprécier les fruits de la contemplation des sages et des saints qui ont nourri les grandes traditions spirituelles.
C’est donc en toute confiance que nous questionnerons la sagesse traditionnelle à propos de la vie en l’au-delà. Nous examinerons plus spécialement le point de vue de la tradition Rose-Croix sur ce sujet que nous développerons en cinq points : la transition de l’âme, le bilan de vie, la famille spirituelle, les âmes rattachées à la terre et l’assistance spirituelle. Les explications qui vont suivre s’inspirent largement d’un livre traitant de la doctrine des Rose-Croix, écrit par Serge Toussaint.
La transition de l’âme
Selon la tradition Rose-Croix, lorsque l’on rend le dernier souffle, l’âme se libère graduellement du corps et cette libération peut durer quelques heures ou plusieurs jours, selon le développement spirituel du défunt. Qu’elle soit rapide ou lente, la transition vers la nouvelle forme de vie s’effectue en trois étapes principales.
Durant la première étape, l’âme, revêtue d’une enveloppe de nature subtile appelée « corps astral » ou « corps éthérique », peut se déplacer à la vitesse de la pensée sans être gênée par la matière. C’est ce qui explique les nombreux témoignages de proches ayant perçu à distance l’image ou la présence d’un défunt au moment précis de son décès.
Toujours revêtue de son corps éthérique, l’âme voit défiler les scènes les plus marquantes de son existence et ressent à nouveau les émotions qui l’avaient alors affectée. Ensuite, elle perçoit son corps physique et les personnes qui entourent sa dépouille. Mais toutes ces images lui semblent irréelles ; elle ne réalise pas encore qu’elle s’est libérée de son corps, surtout si la mort a été brutale. Elle se demande alors si elle n’est pas en train de rêver. Pour les personnes non préparées à la mort, cette impression de rêver prendra parfois l’allure d’un cauchemar. Mais pour celles et ceux qui ont su apprivoiser cet événement ultime, le rêve post mortem s’apparente plutôt à une forme d’illumination.
La deuxième étape de la transition débute lorsque le défunt prend effectivement conscience de sa mort. L’âme perçoit alors une lumière intense exerçant sur elle une attraction quasi irrésistible. Mais devant la peine de ceux qu’elle doit quitter, elle résiste quelque temps à cette attraction de l’au-delà. Elle se consacre plutôt à réconforter ses proches du mieux qu’elle peut. Privée de son corps physique, elle utilise la force de la pensée et la puissance de l’amour pour démontrer à son entourage qu’elle est toujours vivante, entièrement consciente, débordante de joie et remplie d’amour.
Malheureusement, bien peu de gens savent profiter de ces moments privilégiés de contact avec l’âme d’un défunt qui s’apprête à « s’envoler » vers sa future demeure. Prisonniers de leur désarroi ou enfermés dans leur tristesse, les proches du défunt sont le plus souvent insensibles aux signaux que leur adresse ce dernier. « Pourtant, dit Serge Toussaint, s’ils parvenaient à transcender leur chagrin et à s’harmoniser avec le monde invisible, ils pourraient percevoir l’âme qu’ils pleurent ou ressentir intérieurement sa présence. »
Après tous ces efforts consacrés à soutenir ses proches, vient un moment où l’âme du défunt ressent plus fortement le désir de rejoindre sa nouvelle demeure. Cessant de résister à l’attraction lumineuse mentionnée plus haut, elle abandonne son corps éthérique et se laisse emporter vers les plans supérieurs. Commence alors la troisième et dernière étape de sa transition.
Accompagnée d’autres âmes venues à sa rencontre et se laissant guider par la lumière, l’âme retrouve sa de meure originelle. Elle se fond graduellement dans l’Âme universelle et s’harmonise avec le plan de conscience correspondant au degré d’évolution qu’elle a atteint à l’issue de son existence.
« Cela fait, dit Serge Toussaint, elle y demeure en tant qu’énergie consciente et dresse le bilan de sa vie terrestre, afin de déterminer, à la lueur de l’Omniscience divine, ce qui fut bien et mal dans son comportement. Après avoir tiré les leçons karmiques de ce bilan, elle se purifie et se prépare à sa prochaine incarnation »
Le bilan de vie
Serge Toussaint évoque ici les notions connexes de karma et de réincarnation. Selon la tradition Rose-Croix, la loi de cause à effet ne concerne pas seulement les phénomènes physiques mais également les comportements humains. On la désigne alors comme « loi du karma » ou « loi de compensation », ayant pour but d’encourager les bonnes actions et décourager les comportements nuisibles.
Dans le cadre de la vie post mortem où elle baigne dans la lumière et l’amour, l’âme évalue sa dernière incarnation. Elle prend conscience des pas qu’elle a franchis sur le chemin de la réalisation et examine aussi les erreurs commises, les occasions ratées. Méditant sur sa destinée ultime, elle prépare son retour sur terre, où elle pourra poursuivre l’accomplissement de sa mission : la prise de conscience de sa nature divine et la fusion consciente avec l’Âme universelle.
Toujours selon la tradition Rose-Croix, les conditions de retour sur terre sont déterminées par les leçons que l’âme doit apprendre, compte tenu de sa précédente incarnation et du karma qui en résulte. Guidée par des êtres qui ont déjà franchi toutes les étapes de l’illumination spirituelle, elle choisira les parents et le milieu social les plus aptes à favoriser l’accomplissement de sa destinée. »
Extrait de : La mort, l’autre côté de la vie.