Il y a 150 ans naissait Érik Satie (1866-1925), un compositeur qui a marqué son époque autant par sa musique que par sa personnalité. Plus d’un mélomane aura été frappé de trouver des références au rosicrucianisme dans ses œuvres : Les sonneries de la Rose+Croix ou L’Air du Grand Maître… Érik Satie fut en effet pendant quelque temps le « maître de chapelle » de l’Ordre de la Rose-Croix. C’est cet épisode peu connu de sa carrière que nous vous proposons de découvrir.
1 – Art et occultisme
La fin du XIXe siècle est marquée par le symbolisme, mouvement artistique qui tente de s’opposer au réalisme naturaliste. S’attachant à l’essence des choses et des êtres, les symbolistes cherchent les équivalences plastiques existant entre la nature et la pensée. Nombreux sont ceux qui tentent alors de jeter des ponts entre l’art, l’ésotérisme et la spiritualité. En littérature, Auguste de Villiers de L’Isle-Adam puise dans Dogme et Rituel de haute magie d’Éliphas Lévi ; Charles Baudelaire lit Emmanuel Swedenborg et popularise sa théorie des « correspondances ».
En peinture, les salons indépendants se multiplient, en opposition à l’art officiel, jugé trop matérialiste. Les artistes symbolistes, écrivains, peintres ou musiciens, se rencontrent dans les librairies parisiennes, qui deviennent des lieux d’échanges. Dans l’une d’elles, L’Art indépendant, symbolistes et occultistes se côtoient. Claude Debussy, Érik Satie, Stéphane Mallarmé, Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, Augustin Chaboseau, Victor-Émile Michelet, Pierre Louÿs, Odilon Redon, Félicien Rops, Papus, Stanislas de Guaita, Joséphin Péladan et bien d’autres s’y retrouvent fréquemment [1]. Claude Debussy, Érik Satie et Villiers de L’Isle-Adam, qui est musicien à ses heures, aiment à jouer sur le piano trônant dans l’arrière-boutique de la librairie. Son propriétaire, Edmond Bailly, est lui-même un mélomane averti. Il est d’ailleurs le rédacteur d’une revue musicale, La Musique populaire, et s’intéresse beaucoup aux vertus magiques du son, en particulier au pouvoir du chant comme « invocation aux dieux planétaires [2] ».
C’est par la lecture des livres de Joséphin Péladan (1858-1919) qu’Érik Satie va entrer plus directement en relation avec le monde de l’ésotérisme. En novembre 1886, le jeune musicien part rejoindre le 33e régiment d’infanterie à Arras [3]. La vie disciplinaire n’est guère faite pour cet artiste qui n’a qu’un désir, reprendre au plus vite sa liberté. Il finit par s’exposer torse nu toute une nuit, avec pour résultat une bronchite et trois mois de tranquillité. Il en profite pour lire et découvre alors Le Vice suprême et L’Androgyne, deux romans de Joséphin Péladan. Les allusions à la fraternité de la Rose-Croix présentes dans le premier l’intriguent. On connaît mal les circonstances qui l’amènent à rencontrer son auteur, quelque temps après cet épisode. Il est probable que ce soit à la librairie L’Art indépendant que les deux hommes lient connaissance.
Joséphin Péladan et Érik Satie ont un point commun, l’amour de la peinture, et c’est sans doute ce qui scelle leur brève amitié. À la fin de l’année 1891, Satie compose une courte mélodie destinée à accompagner la lecture d’un roman de son ami, Le Panthée. La partition de ce leitmotiv figure en frontispice du livre, à la suite d’un vernis mou de Fernand Khnopff [4]. Cette œuvre marque la première collaboration de Satie avec le Sâr Péladan. Le musicien inaugure ici une expérience d’un genre qu’il renouvellera par la suite, la « musique décorative ».
2 – Le maître de chapelle des Rose-Croix
L’année suivante, nous retrouvons notre pianiste associé à Joséphin Péladan pour les expositions de peinture qui marquèrent l’histoire de l’art du XIXe siècle : les Salons de la Rose+Croix. Érik Satie est devenu le musicien officiel, le maître de chapelle de l’ordre que Joséphin Péladan vient de créer : La Rose+Croix du Temple et du Graal. La filiation rosicrucienne revendiquée par Péladan reste assez floue, et sa vision de cette tradition lui est toute personnelle. Il veut « restaurer en toute splendeur le culte de l’Idéal avec la Tradition pour base et la Beauté pour moyen [5] ». Joséphin Péladan voit en effet dans l’art un vecteur idéal pour éloigner ses contemporains du matérialisme et les sensibiliser à la spiritualité. Aussi la vocation de son ordre est-elle essentiellement esthétique. Elle consiste principalement à organiser de grandes expositions de peinture. Péladan a exprimé ses théories sur l’art et la spiritualité dans un ouvrage intitulé L’Art idéaliste et mystique [6]. Elles figurent également sur les catalogues des Salons de la Rose+Croix :
Le Salon de la Rose+Croix sera un temple dédié à l’Art-Dieu, avec les chefs-d’œuvre pour dogmes et pour saints les génies [7].
Le premier Salon de la Rose+Croix ouvre ses portes le 10 mars 1892 à la célèbre galerie parisienne Durand-Ruel. L’affluence de vingt-deux mille visiteurs consacre le succès de cette manifestation. Péladan est comblé : « Il inaugurait ses Salons par… des sonneries de trompettes de lévites (c’était alors ce doux farceur d’Érik Satie qui, parcier de la Rose+Croix, les dirigeait [8]. » Cette musique, composée par Satie pour la circonstance, servira à chaque ouverture des Salons. Les Sonneries de la Rose+Croix sont les œuvres les plus caractéristiques de la collaboration entre Satie et Péladan. Le programme du premier Salon souligne que « l’originalité et la sévérité de leur style les ont fait adopter par l’Ordre pour ses cérémonies et elles ne peuvent du reste, à moins d’une licence du grand maître, être exécutées qu’aux réunions de l’Ordre ».
Ces sonneries se composent de plusieurs pièces : Air de l’ordre, Air du grand maître, Air du grand prieur. Cette dernière est dédiée à Antoine de La Rochefoucauld, grand prieur et archonte de la Rose-Croix. La partition fut éditée avec un frontispice de Puvis de Chavannes, une étude préparatoire de son tableau La Guerre. Les Sonneries furent écrites pour harpes et trompettes. Hélas, la partition originale ayant disparu, nous ne connaissons plus cette œuvre que dans sa version pour piano. Selon Jean-Joël Barbier, « les Sonneries de la Rose+Croix constituent l’un des plus curieux chefs-d’œuvre d’Érik Satie [9] ».
3 – Le Fils des étoiles
Le soir, les Salons se prolongent par les Soirées de la Rose+Croix, consacrées au théâtre et à la musique. Lors de celle du jeudi 17 mars 1892 est présentée une pièce de théâtre du Sâr Péladan, Le Fils des étoiles, wagnérie kaldéenne en trois actes [10]. Le programme précise : « Érik Satie a composé trois préludes pour harpes et flûtes d’un caractère admirablement oriental. » Ces œuvres sont conçues comme des décors sonores, elles sont censées préparer émotivement le spectateur, au seuil de chaque acte, au tableau qu’il va contempler. La partition écrite pour harpes et flûtes n’a hélas pas encore été retrouvée, et l’on n’en connaît que sa réduction pour piano. Elle se compose d’un prélude, « La vocation », et d’un thème décoratif, « La nuit de Chaldée », destinés au premier acte. Un prélude, « L’initiation », et un thème décoratif intitulé « La salle basse du grand temple » accompagnent le deuxième acte. Le troisième acte comporte deux compositions, « L’incantation » et un thème décoratif, « La terrasse du palais Patesi Gondea ».
Malgré l’excellente interprétation d’Aldo Ciccolini, on regrette de ne pouvoir écouter cette œuvre dans son orchestration initiale. En 1914, Maurice Ravel, qui était un admirateur de Satie, en a orchestré le prélude, mais malheureusement, cette adaptation n’a pas été enregistrée. Robert Gagy a tenté de reconstituer l’orchestration initiale de Satie, il en publia le résultat en 1972 aux éditions Salabert.
Le Paris musical de cette fin de siècle est dominé par Wagner. Péladan lui-même est un inconditionnel du maître de Bayreuth. Ce qu’il cherche avant tout dans sa collaboration avec Satie, c’est d’obtenir une musique wagnérienne, ce qui irrite profondément Érik Satie. À l’inverse, ce dernier cherche à s’éloigner d’une musique que beaucoup de compositeurs cherchent à imiter. Dans une conférence donnée à Bruxelles en 1920, il déclare :
J’écrivais à ce moment Le Fils des étoiles sur un texte de Joséphin Péladan et j’expliquais à Debussy le besoin pour un Français de se dégager de l’aventure Wagner, laquelle ne répondait pas à nos aspirations naturelles et lui faisais remarquer que je n’étais nullement anti-wagnérien, mais que nous devions avoir une musique à nous, sans choucroute si possible.
Satie conseille à son ami Debussy de transposer musicalement la peinture impressionniste de Claude Monet, et pour illustrer Le Fils des étoiles, c’est dans la peinture de Puvis de Chavannes qu’il ira lui-même chercher l’inspiration. Les musiques rosicruciennes vont donner lieu à des critiques de presse qui permettront au jeune Érik Satie, alors âgé de vingt-six ans, d’atteindre rapidement une certaine notoriété.
4 – Le Prince de Byzance
Le Prince de Byzance, drame romanesque en cinq actes, sera la dernière collaboration de Satie avec Péladan. Le musicien compose un Hymne au drapeau pour illustrer cette pièce.
Deux personnages aussi excentriques l’un que l’autre ne pouvaient guère cohabiter longtemps. Le wagnérisme de Péladan n’était vraiment pas du goût du « gymnopédiste ». En l’écoutant jouer Le Fils des étoiles, Péladan demandait à son maître de chapelle : « Wagner eût-il écrit cet accord ? – Oui, oui, répondait Satie, sachant bien que non et riant derrière son binocle [11]. »
Ce jeu de cache-cache n’amuse pas longtemps le musicien. Lassé des exigences wagnériennes du Sâr, il rompt bientôt ses relations avec le grand maître. Pour irriter son ancien collaborateur, qui voue un culte au Tristan et Isolde de Wagner, il fait courir le bruit qu’il prépare un opéra intitulé Le Bâtard de Tristan. Érik Satie trouvera rapidement un autre compagnon, le poète Contamine de Latour, avec lequel il collaborera à la création d’Uspud, un « ballet chrétien en trois actes », véritable bouffonnerie mystique. Cette production, présentée le 20 décembre 1892 au Théâtre national de l’Opéra, constitue une authentique parodie des œuvres de Péladan.
5 – L’Église métropolitaine d’art
Les aventures mystiques d’Érik Satie s’arrêtent-elles ici ? Non, car aussitôt il rejoint Jules Bois, le directeur de Cœur, revue consacrée à l’ésotérisme, la littérature et l’art. Le financier de cette revue n’est autre que le comte Antoine de la Rochefoucauld, le mécène du premier Salon de la Rose+Croix. Peintre lui-même, le comte est d’ailleurs l’auteur d’un portrait de Satie. La collaboration entre Jules Bois et Érik Satie donne naissance à un prélude destiné à être joué en introduction de La Porte héroïque du ciel [12], un drame ésotérique écrit par le directeur de Cœur.
Érik Satie annonce bientôt dans cette revue la fondation de sa propre organisation mystique : l’Église métro politaine d’art de Jésus conducteur :
Mes frères, nous vivons en une heure troublée où la société occidentale, fille de l’Église catholique apostolique romaine, est envahie par les ténèbres de l’impiété, mille fois plus barbare qu’aux temps du paganisme […] nous avons donc résolu […] d’édifier dans la métropole de France […] un temple digne du sauveur, conducteur et rédempteur des peuples, nous en ferons le refuge où la catholicité et les arts […].
L’Église aura pour « abbatiale » le minuscule appartement occupé par Satie, au 6 de la rue Corot, à Paris. Cette création ressemble à une gigantesque farce. Pourtant, Satie s’est efforcé d’en décrire la structure, la hiérarchie et l’organisation avec un tel luxe de précisions que l’on peut s’interroger sur ses véritables intentions. Il ira en effet jusqu’à publier un journal, Le Cartulaire, organe officiel de son Église. La farce dut lui coûter cher, car il utilisa pour le financement de cette publication la plus grande partie d’un héritage arrivé au bon moment. Le Cartulaire relate les activités mondaines du maître, et dénonce et excommunie certaines personnalités parisiennes. C’est pour son Église qu’il compose La Messe des pauvres pour orgue et chœurs.
6 –Mystique et mystificateur
Selon son fondateur, l’Église métropolitaine d’art de Jésus conducteur devait comporter un maximum de… 1 608 040 290 membres. En fait, il semble qu’elle n’ait pas dépassé le nombre de deux, Satie et son ami Contamine de Latour. Satie a décrit et dessiné les costumes des membres de son Église avec un grand luxe de détails. Chaque dignitaire porte un costume particulier. Le parcier, titre que se donne Satie au sein de cette Église, porte robe rouge et capuce violet. Le grand définiteur, le grand penedent et le grand cloistrier portent robe rouge et capuce blanc. Les définiteurs, au nombre de dix, portent robe rouge et capuce gris. Les autres dignitaires, penedents et cloistriers, sont en robe violette. Les vêtements des chevaliers sont composés d’une cotte de mailles à capuchon, à manches et à jambières, d’une robe à capuce, d’un heaume conique à nasal et de gants de mailles. Ils sont armés d’une épée de bataille et d’une « lance de cinq mètres » (sic).
Mais le parcier ne s’arrête pas là, il fonde également l’abbaye des Trépassés, les Capuchets ou Frères infimes, l’ordre des Chevaliers du Torcol et l’ordre des Humu-lins. Chacun d’eux est décrit avec force détails. Ajoutons encore à cette liste d’organisations aussi fantaisistes que fantomatiques celles des Chevaliers de Terre sainte et des Pauvres Chevaliers de la Sainte Cité, et nous aurons la liste complète du royaume dirigé par le musicien. Qui pouvait prendre cela au sérieux en dehors d’Érik Satie lui-même ? Il est probable que ces projets visaient surtout à caricaturer l’ordre fondé par le Sâr Péladan. Cette utopie délirante ne dura d’ailleurs pas longtemps, le dernier numéro du Cartulaire fut publié en 1895 et ne fut probablement destiné qu’aux deux seuls membres de l’Église métropolitaine.
7 – Le seul musicien qui avait des yeux
Satie fréquenta toujours le milieu des peintres et resta en relation avec ces artistes toute sa vie durant. Man Ray disait que Satie était le seul musicien qui avait des yeux. Il compta parmi ses amis les peintres Maurice Utrillo, Suzanne Valadon, Odilon Redon, Pablo Picasso, Georges Braque, Raoul Dufy, René Magritte, Francis Picabia, André Derain, Georges de Feure, Luigi Veronesi et bien d’autres. La peinture eut une influence importante sur sa musique. L’expérience initiée avec Péladan trouvera sa suite naturelle dans la société Lyre et Palette, avec Jean Cocteau, qui propose des manifestations où l’on associe lectures poétiques et arts plastiques. Les Valses distinguées d’un précieux dégoûté de Satie serviront de décor sonore pour le vernissage d’une exposition consacrée à Picasso, Matisse et Modigliani. Une autre composition de Satie marquera son attachement aux liens qui unissent les différents arts : Parade, un opéra où il collabore avec Jean Cocteau et Picasso. C’est pour illustrer des aquarelles de Charles Martin que le musicien compose en 1914 son recueil Sports et Divertissements. Lorsqu’il compose Socrate, un drame symphonique d’après les dialogues de Platon, il adopte la technique de collage de ses amis cubistes.
Sans être peintre lui-même, Satie aime dessiner, il prend d’ailleurs un soin particulier à décorer les partitions de ses œuvres avec des calligraphies et des dessins [13]. Après sa mort, on découvrira dans le petit appartement qu’il occupait des milliers de dessins plus étranges les uns que les autres.
8 – Satie rosicrucien ?
Comme nous venons de le montrer, les références à la Rose-Croix dans les premières œuvres d’Érik Satie s’inscrivent dans un contexte spécifique. Il serait donc excessif de le qualifier de musicien rosicrucien. Ce serait faire preuve d’un esprit réducteur, voire d’une tentative de récupération maladroite, compte tenu du caractère fantasque de ce personnage. Son aventure rosicrucienne, même si elle ne fut pas sans influence sur sa musique, fut une courte expérience, elle ne dura guère plus d’une année, de la seconde moitié de 1891 au milieu de 1892. Elle est donc de peu de poids par rapport à ses expériences aussi riches que variées avec le monde de la peinture. Quoi qu’il en soit, c’est à lui que l’on doit la présence du rosicrucianisme dans le répertoire de la musique classique française de la fin du XIXe siècle.
Le visage d’Érik Satie présente de multiples facettes, dont l’une des plus spécifiques est l’humour. La lecture de ses Mémoires d’un amnésique est révélatrice de ce trait de caractère qui cache aussi une hypersensibilité. Malgré ses excès, Érik Satie reste un personnage très attachant. Claude Debussy disait lui devoir beaucoup. Quant à André Breton, il prétendait que « le passage du XIXe au XXe siècle n’a déterminé aucune évolution de l’esprit aussi captivante que celle de Satie ».
Christian Rebisse
Documents :
- Les Sonneries de la Rose-Croix : Partition (document BnF)
- Le Fils des étoiles (document BnF)
Notes :
[*] Une version précédente de cet article de Christian Rebisse a été publiée dans Musique et mysticisme, Œuvre collégiale, Diffusion Rosicrucienne, Le Tremblay, 2011.[1] Sur cette célèbre librairie, voir Victor-Émile Michelet, Les Compagnons de la hiérophanie, Paris, Dorbon-Ainé, 1937, p. 65-78.
[2] Bailly, Edmond, Le Chant des voyelles comme invocation aux dieux planétaires : Suivi d’une restitution vocale avec accompagnement, Paris, Librairie de l’Art Indépendant, 1912. Sur ce personnage, voir Joscelyn Godwin, L’Ésotérisme musical en France : 1750-1950, Paris, Albin Michel, coll. « Bibliothèque de l’Hermétisme », 1992, p. 168-177.
[3] Voir Pierre-Daniel Templier, E. Satie : maîtres de la musique ancienne et contemporaine, Paris, Rieder, 1932, p. 13.
[4] Péladan Joséphin, Le Panthée, coll. « La Décadence latine », Paris, Dentu, 1892.
[5] Salon de la Rose+Croix : Règle et monitoire, Paris, Dentu, 1891, p. 7.
[6] Péladan Joséphin, L’Art idéaliste et mystique», Paris, Chamuel, 1894. Voir également toute la série des œuvres qu’il a consacré a l’art sous le thème : « La Décadence Esthétique », soit environ vingt-six ouvrages.
[7] Salon de la Rose+Croix : Régle et monitoire, Paris, Dentu, 1891, p. 25.
[8] Mauclair Camille, Servitude et grandeur littéraire, souvenirs d’arts et de lettres, 1890-1900, Paris, Ollendorff, 1922, p. 81
[9] Barbier Jean-Joël, Au piano avec E. Satie, Paris, Garmont-Archimbaud, 1986, p. 54. Signalons la publication récente d’une adaptation tout à fait originale des « Sonneries de la Rose-Croix » par l’Ensemble Saraband, avec Abed Azrié, sous le titre « Satie en Orient » (Doumtak Music – BOOOBU9AEG, 2010).
[10] Ce drame a été présenté pour la première fois à l’une des « soirées de la Rose+Croix », le 17 mars 1892, puis repris au Palais du Champ de Mars le dimanche et le lundi de Pâques 1893.
[11] Cocteau Jean, « Fragment d’une conférence sur Satie », Revue musicale, mars 1924, n°5, p. 32.
[12] Bois Jules, La Porte héroïque du ciel, Paris, Librairie de l’art indépendant, 1894. Cet ouvrage est orné de deux dessins d’Antoine de la Rochefoucauld. La partition du Prélude composé par Erik Satie est insérée avant le texte du drame. Alexis Roland-Manuel a orchestré le Prélude composé par Satie.
[13] Ornella Volta a reproduit la plupart de ces dessins dans L’Imagier d’Érik Satie, Paris, Francis van de Velde, 1979.