À l’aube du XXIe siècle, la Terre s’apparente désormais à un seul pays, en ce sens que les moyens de transport et de communication permettent à ses habitants de se rencontrer et d’échanger au-delà des distances qui les séparent. En quelques heures d’avion, ils peuvent désormais se rendre à l’autre bout du monde. Grâce à Internet, il leur est possible d’entrer en contact avec des personnes résidant aux antipodes. Les frontières géographiques sont devenues plus virtuelles que réelles, de sorte que la notion de citoyens du monde n’est plus une vue de l’esprit, mais un état de fait. À cela s’ajoute un accroissement des métissages ethniques et religieux sur l’ensemble de la planète.
Que l’on y soit favorable ou non, la mondialisation va dans le sens de l’Histoire. Depuis leur apparition sur Terre, les êtres humains ont toujours cherché à étendre leur champ d’action et à connaître de nouveaux horizons : d’une tribu à l’autre ; d’un village à l’autre ; d’une ville à l’autre ; d’une région à l’autre ; d’un pays à l’autre ; d’un continent à l’autre. C’est là un processus naturel qu’il est impossible de réfréner, car il s’inscrit dans l’évolution de l’humanité. Au-delà des apparences, il est un vecteur de rapprochement entre les peuples, et donc de paix. Plutôt que de le craindre, il est préférable de l’accompagner et de faire en sorte qu’il contribue au bien-être d’un nombre croissant d’individus.
Sous l’effet de la crise politique, économique et sociale que traversent nombre de pays, nous constatons une tendance à l’individualisme, au communautarisme et au nationalisme. C’est là une attitude “instinctive” que l’on peut comprendre, mais qui, au mieux, ne résoudra qu’à court terme les problèmes et les difficultés que rencontrent les individus, les communautés et les nations concernés. Étant donné que cette crise est mondiale, elle doit être surmontée d’une manière globale, c’est-à-dire en privilégiant l’intérêt de tous les citoyens du monde. Cela suppose que chacun, tant parmi les gouvernants que les gouvernés, pense, non pas en tant qu’habitant de tel ou tel pays, mais en tant que membre de la Fraternité humaine.
Si vous partagez ce point de vue, nous vous invitons à souscrire à cette charte, étant entendu qu’elle n’a aucun caractère politique. Son but est simplement de mettre en évidence des attitudes, des comportements, des valeurs et des idéaux qui, selon nous, favorisent les bonnes relations entre tous les êtres humains. Nous pensons en effet qu’être citoyen du monde, c’est :
- se sentir concerné par le bien-être de tous les peuples et de toutes les nations ;
- considérer comme une évidence qu’aucune ethnie, aucune race, aucune nationalité, aucune communauté n’est supérieure à une autre ;
- partir du principe que les destins de tous les pays et de tous les citoyens du monde sont intimement liés ;
- se réjouir des moments heureux que les autres nations peuvent connaître, et compatir aux épreuves qu’il leur arrive de traverser ;
- comprendre et admettre que le pays où l’on naît n’est pas nécessairement celui où l’on doit vivre par la suite ;
- encourager la coopération, l’entraide et la fraternité entre les peuples et les nations ;
- ne pas monopoliser les ressources naturelles qui se trouvent dans son pays, et ne pas convoiter celles qui existent dans les autres ;
- considérer la mondialisation, non pas comme un danger ou une menace, mais comme une opportunité de progrès économique et social pour tous les pays ;
- ne pas chercher à imposer aux autres ses idées politiques ou ses croyances religieuses, mais en faire un objet d’échange et un vecteur de tolérance ;
- voir en tout être humain une extension de soi-même, et dans l’humanité une seule et même famille d’âmes ;
- se faire un devoir de respecter la nature et de la préserver pour les générations futures.
8 janvier 2015
Année R+C 3367